LA SNCB DEMANDE AU POLITIQUE DE LA SAUVEGARDER DE LA PRIVATISATION

La SNCB profite de la campagne électorale pour sortir son mémorandum (en annexe) à l’adresse des politiques qui, pour rappel, composent son conseil d’administration.

L’opérateur ferroviaire historique entend d’abord que dans les plans de mobilité, le rail soit clairement défini comme central. Argumentant qu’en plus d’avoir du sens économique et pour la décongestion des routes, le rail a également un rôle important de protection de l’environnement.

Les temps changent, la SNCB le sait. En décembre 2020, la libéralisation du rail sera effective, il s’agit donc d’aller vite pour se moderniser et surtout d’avoir un véritable horizon financier dans un secteur où les investissements doivent courir sur un temps plus long qu’une législature. Les investissements de la SNCB sont de 3,2 milliards sur 5 ans, entre 2018 et 2022, dans la sécurité, du nouveau matériel roulant, des parkings, l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, des ateliers modernes, la digitalisation. Une partie du business de la SNCB avec un potentiel de rentabilité pourrait intéresser d’autres acteurs autorisés à également acheter des tronçons d’activité à Infrabel.

La SNCB demande de jouer dans un environnement où tout le monde est logé à la même enseigne.

« Dans un marché libéralisé, tous les acteurs doivent pouvoir lutter à armes égales. Chacun d’entre eux doit pouvoir appliquer et bénéficier des mêmes règles: des conditions de travail conformes au marché, un cadre administratif et réglementaire uniformisé (par exemple pour les marchés publics) », détaille la SNCB dans un mémorandum distribué à toutes les « parties prenantes » du rail.

Une structure historique comme la SNCB pourrait en effet souffrir de rigidité au niveau des coûts dont un nouvel acteur ne souffrirait pas.

Toujours dans le cadre de cette libéralisation, la SNCB veut « un régulateur fort et indépendant, avec des expertises économiques, juridiques et techniques », un « SPF Mobilité et Transport renforcé qui devra définir et piloter la mission de service public » et « une coopération dynamique avec le gestionnaire du réseau, basée notamment sur un meilleur alignement des objectifs et sur des prévisions fiables de la disponibilité de l’infrastructure en cas de travaux. »

Surtout, en 2023, la mission de service public ferroviaire peut être aussi mise en concurrence. La SNCB demande dès aujourd’hui que cette mission de service public lui soit directement garantie pour 10 ans.

En 2023, les autorités devraient commencer à passer par des marchés publics mais cette dernière étape peut être reportée – c’est le sens de la demande de la SNCB.

En échange, la SNCB promet d’évoluer « en une société moderne, digitale, opérationnellement et financièrement performante au service de tous ses clients ». Elle promet d’accroître la ponctualité, d’améliorer la disponibilité et la qualité des trains et de développer les réseaux suburbains. Elle réclame également de pouvoir mieux différencier ses tarifs.

« Nous voulons nous positionner comme la véritable colonne vertébrale de la mobilité future », dit encore l’entreprise dans son mémorandum.

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