HR Rail Compte-rendu de la réunion de conciliation du 11 juillet 2019 suite à l’activation de la procédure de sonnette d’alarme

– courrier du 03 juillet 2019 du SIC-OVS situation du personnel d’accompagnement

Présents : HR Rail et SNCB : Paul Hautekiet, Jean-Marie Rossignon, Etienne Laurent, Annelies De Geijselaer, Mireille Protin, Petra Blanckaert, Wouter De Block SIC-OVS : Joachim Permentier, Pascal Dumont et Kasper Van Maldegem *

* * Paul Hautekiet, Directeur général de HR Rail, fait référence au courrier du SIC-OVS mentionné ci-dessus et donne la parole à l’organisation syndicale.

Cette dernière insiste sur le fait que le personnel de l’accompagnement est un personnel passionné, très motivé qui exerce son métier avec une loyauté et une orientation clients sans faille – ce que la direction ne conteste pas, par ailleurs. Toutefois un certain nombre de points posent problèmes, entraînant la volonté de certains agents de quitter leur métier voire même le départ de la société. Certains vont même jusqu’à appeler de leurs vœux la libéralisation pour pouvoir « aller voir à la concurrence, si la situation n’est pas meilleure » alors qu’ils avaient initialement choisi la SNCB pour la sécurité de l’emploi statutaire.

L’organisation syndicale a signalé des problèmes, à plusieurs niveaux, que ce soit localement, en CPR, CPPT ou SCP.

Tout en reconnaissant que la direction a fait un certain nombre d’efforts, le SIC-OVS dit déplorer :

1. Le manque de personnel récurrent depuis des années et encore plus manifeste en cette période d’été où la SNCB, souhaitant se moderniser, planifie des trains supplémentaires, pour la côte, les festivals, le tour de France, etc.

Le SIC-OVS apprécie ces mesures et reconnait que la direction a pris un certain nombre d’initiatives comme par ex le fait que l’encadrement assure lui-même certains trains. Toutefois, cela n’est pas sans conséquence puisque l’encadrement est moins disponible pour sa propre activité. Selon lui, le cadre actuel ne permet déjà pas d’assurer les prestations prévues au plan de transport, donc à fortiori ces prestations complémentaires. Selon lui également, la réflexion devrait être inverse : il faut d’abord s’assurer qu’on dispose du personnel et des moyens nécessaires avant de décider de faire rouler des trains supplémentaires. Il voudrait obtenir la certitude qu’on limitera le nombre de trains si le contingent de recrutement n’est pas atteint. Il déplore que la politique du gouvernement de donner de moins en moins de moyens aux Chemins de fer alors qu’il prône une augmentation du nombre de trains et de voyageurs fasse reposer la charge de l’effort sur le personnel existant, car les planners planifient les prestations « envers et contre tout »

2. La charge psychosociale et la balance vie privée-vie professionnelle. Ce point est intimement lié au point précédent et aux difficultés pour ce personnel de prendre ou de planifier à temps ses jours de liberté et d’organiser sa vie privée. Dans certains dépôts, très peu de congés sont accordés et il arrive que ceux qui le sont soient retirés la veille par ex en cas de maladie de collègues. Il s’agit ici de la demande principale du SIC. Il ne plaide en effet pas pour une revalorisation pécuniaire des accompagnateurs de trains mais pour l’octroi garanti d’un certain pourcentage de jours de congés ex. 15% de demandes de jours de congés acceptées/jour dans tous les dépôts, même si cela doit aboutir à la suppression de certains trains.

Le SIC-OVS fait état du fait que certains accompagnateurs de trains n’osent même plus demander congé, car ils appréhendent que cela soit de toutes façons refusé et craignent de faire peser une charge supplémentaire sur leurs collègues. Le peu d’octroi de temps partiels participe également au problème. Parmi les accompagnateurs de trains qui quittent la société beaucoup le font pour des raisons familiales. Selon le SIC-OVS, cette problématique n’est pas neutre, dans le fait de voir l’absentéisme et les burn-out augmenter.

La désignation prioritairement à Arlon d’une grande partie des accompagnateurs de trains du Hainaut (ex. La Louvière, Ecaussines, etc.) ayant réussi leur formation est catastrophique au niveau de l’impact sur la vie privée de ces nouvelles recrues. Dès lors, certains abandonnent le métier également pour cette raison, car ils n’ont pas droit à leur mutation avant d’avoir réussi leur SELOR.

3. La présence des buddies est appréciée et doit également être maximalisée. Il faut également veiller à leur localisation.

Ex. : si un AT est victime d’une agression à La Louvière, il n’est pas adéquat qu’il doive aller à Turhnout pour rencontrer le buddy. L’impact des décisions prises quant aux modifications des prestations de Securail n’est pas neutre non plus sur les prestations des accompagnateurs de trains. Les points précédents ont été signalés au sein de plusieurs organes (CPPT-CPR) et signalés à la CEO de la SNCB dès 2018.

Une délégation du SIC-OVS avait par ailleurs souhaité lui remettre une pétition en mai dernier mais n’a pas été reçue. Le SIC-OVS insiste sur le fait qu’il a tenté de faire patienter leurs militants mais qu’il n’y arrive plus, car ces derniers sont « à bout » et demandent des mesures concrètes immédiates.

Ces points sont discutés en détail.

La direction souligne :

1. Les recrutements n’ont jamais cessé. Le contingent était de 185 en 2018, il est de 300 en 2019. Le marché de l’emploi est de plus en plus tendu en Flandre. Le premier trimestre n’a pas été très favorable – parce que les résultats lors de la sélection étaient mauvais puisqu’on n’a recruté que 40 accompagnateurs mais le deuxième a été bien meilleur : 80 personnes ont été recrutées si on maintient ce rythme, l’année 2019 sera favorable en matière de recrutement. Des jobdays/jobtrains sont organisés avec des campagnes de communication élargies et la procédure de sélection est encore en train d’être améliorée pour passer de 2 jours à 1 jour de sélection. Les candidats sont contactés et informés sur le job par une personne du métier et invités dans un dépôt près de chez eux. On en attend une augmentation du taux de présence et de réussite, car les recrutements insuffisants ne sont pas la conséquence d’un problème budgétaire mais bien d’un manque de présence ou de réussite aux sélections.

2. Toute une série de mesures sont mises en place. Cela nécessite du temps. Leurs effets ne sont pas immédiats. D’autres mesures ont déjà été implémentées ex. l’intervention de l’encadrement, certaines prestations touristiques notamment ont été supprimées. Certains dépôts interviennent pour d’autres (ex. Huy pour Hasselt). La direction reconnaît que, pendant un certain temps, la stratégie des planners a été de ne pas accorder de congés en présence de BNX, mais actuellement, ce n’est plus le cas et ce point est suivi de très près par la direction. Le nouveau plan de transport ne devrait pas prévoir systématiquement une offre de trains majorée. La situation des arriérés de jours libres s’améliore : les arriérés de jours libres ont diminué de 7 jours/homme/an en moyenne depuis 2017. La SNCB se dit très attentive à la problématique des congés et de l’octroi des temps partiels. Il semble qu’il n’y aurait pas de lien automatique entre le trop peu de personnel de certains dépôts et l’absentéisme. L’interprétation à donner aux chiffres est beaucoup plus complexe. La problématique du manque d’attractivité de la région d’Arlon est connue et difficilement contournable. Toutefois la SNCB a prévu certaines alternatives comme par ex l’ouverture d’un dépôt à Libramont.

3. La problématique des buddies notamment est également en cours d’examen.

La direction et le SIC conviennent de se revoir dès mardi afin que des informations chiffrées puissent être présentées. Joachim Permentier fournira les coordonnées des experts techniques qu’il souhaite voir invités. Cette rencontre se fera dans les locaux de la SNCB.

La SNCB et HR Rail vont poursuivre l’analyse et le suivi des KPI’s portant sur les points discutés à savoir : les contingents et le temps de recrutement, l’absentéisme, les temps partiels, la problématique des buddies en cas d’agressions, l’encadrement et les moyens pour faire face au nouveau plan de transport.

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